Comme les candidats français à la présidentielle 2007, l'un des démocrates en lice pour l'élection présidentielle américaine, le sénateur de l'Illinois Barack Obama, 46 ans, n'ignore pas les vertus du web communautaire. Mais là où les Français s'inspirent de Netvibes.com (site du PS), récupèrent les blogs (efforts de Loïc Le Meur pour Nicolas Sarkozy) ou tâtent de la web tv (bayrou.fr), Obama pousse un cran plus loin dans le web 2.0. C'est en effet une sorte de "myspace" politique qu'il offre sur son site de campagne.
Sous le nom explicite de "my.barackobama.com", chacun peut ouvrir en effet un espace personnel où il disposera d'un compte, d'une gestion de profil, d'un repérage des autres partisans proches géographiquement («près de vous»), d'un agenda des évènements et d'un réseau social - politique en l'espèce - en ligne. Obama le décrit dans une vidéo comme «un outil pour organiser ses contacts avec ses amis, ses voisins et ses réseaux». Sans doute le sénateur a-t-il été séduit par les potentialités d'un réseau comme myspace: une page à son nom (myspace.com/barackobama) existe d'ailleurs depuis l'an dernier. Cela ne manque pas de sel, quand on sait que MySpace est depuis juillet 2005 la propriété du conservateur Rupert Murdoch et de son groupe News Corp.
La technique d'Obama n'est pas sans rappeler, en France, l'usage expérimental de plates-formes communautaires généralistes, telles que les "skyblogs", utilisé par des hommes politiques, à l'instar des socialistes Julien Dray ou Jean Glavany.
Une web tv "alternative"
Plus "classique", le site internet d'Obama dispose aussi d'une rubrique de blogs et de sa propre "web tv". Pour cette dernière, la solution de vidéo en ligne "alternative" BrightCove a été préférée à des YouTube et DailyMotion. Encore assez peu connue en Europe, elle a été créée par Jeremy Allaire, l'ancien dirigeant de la technologie de l'éditeur Macromedia. BrightCove compte dans son équipe de direction des "anciens" de prestigieux pavillons des médias et de l'internet: Discovery, Lycos, News Corp, Comcast, etc.
Obama s'est lancé dans un duel fraticide, pour les primaires, qui l'oppose à l'autre candidate démocrate de poids, Hillary Clinton. Duel qui se joue aussi sur leurs capacités à attirer la "net génération". D'où le fait qu'ils rivalisent d'audace dans l'usage des nouvelles technologies: Obama a annoncé son «comité exploratoire» (*) pour sa candidature via une vidéo en ligne dès le mois dernier; Clinton s'est servie pour sa part des "Yahoo answers" pour inspirer sa campagne en matière d'aide sociale (près de 39.000 réponses récoltées en trois semaines).
(*) La formation d'un «comité exploratoire» constitue la première étape pour une candidature à l'élection présidentielle aux États-Unis. Elle permet notamment de procéder à des levées de fonds pour financer la campagne.
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