jeudi 12 avril 2007

Le Printemps Musical des Alizés Essaouira

Musique de Chambre, Opéra et Jazz du 19 au 22 avril à Essaouira
7ème édition du Printemps des Alizés avec une programmation exceptionnelle et une série de grandes premières


Pour sa septième édition, du 19 au 22 avril à Essaouira, le Printemps Musical des Alizés fera date dans les annales. Qu’on en juge :

• Vingt concerts en quatre jours mettant en scène plusieurs dizaines de musiciens et de chanteurs qui visiteront Brahms, Mendelssohn, Schubert, Mozart, Bacri, Messiaen, Ravel et les autres.

• Une grande première mondiale donnée à Bab el Menzeh, une nouvelle scène au cœur de la Cité des Alizés, avec une œuvre chorale en arabe, hébreu et latin, spécialement écrite pour le Maroc et Essaouira par le violoniste virtuose Didier Lockwood.

• Une rencontre musicale inédite (Molière 2006 du meilleur spectacle de l’année) avec le Jazz et la Diva (Didier Lockwood et Caroline Casadesus) qui ont choisi Essaouira pour se donner rendez-vous.

• Enfin, last but not least, à Bab El Menzeh le Chœur des Trois Cultures qui chaque année fait la joie des mélomanes qui se retrouvent à Essaouira, fera résonner de son talent et de sa puissance, les remparts tout proches de la Cité.

Le Printemps Musical des Alizés Essaouira

Parmi les formations de musique de chambre invitées cette année, citons entre autres :
La Folia, Accroche Note, le Quatuor Talich, Sirba Octet, etc… Quant au répertoire, il ira des grands compositeurs contemporains, à la musique yiddish ou tzigane et des airs d’opéra au dialogue affectueusement houleux entre jazz et musique classique. Le Printemps Musical d’Essaouira offrira ainsi à son public quatre jours de pur bonheur et de musique sans frontières et sans barrières. Festival pionnier et manifestation reconnue aujourd’hui au Maroc comme la plus exigeante et la plus créative dans sa programmation, le Printemps des Alizés sera cette année encore le Festival de tout le monde. Une fête sans portes closes, sans badges, les concerts sont toujours gratuits et l’air du temps n’y souffre ni affectation, ni protocole. La joie de partager est la règle, le mélomane est roi en son territoire souiri. Ce défi est l’atout du Printemps Musical d’Essaouira. Un atout chaque année plus séduisant, plus émouvant et plus convaincant.

Le programme de l’édition 2007 est d’une richesse inouïe. S’y côtoient Mozart, Schubert avec deux fameux quintettes, « la truite » et le grandiose quintette pour quatuor à cordes et violoncelle, Schumann avec le plus réputé des quintettes pour piano et cordes, Beethoven le maître du quatuor à cordes, Dvorak et son quintette avec piano et cordes, Boccherini et le magnifique quintette pour guitare, castagnettes et cordes dit « Fandango », un opéra baroque en costumes et instruments d’époque de Cavalli (La Calisto), un opéra de Mozart (L’imprésario) donné par des jeunes du Conservatoire de Strasbourg, sans parler de Barrère, Bernstein, Bottesini, Chostakovitch, Délibes, Dorati, Lavignac, Mompou, Orff, Paganini, Popper, Saint-Saëns. Avec en prime Astor Piazzola, Johann Strauss et Sayyed Darwich !

Quatre jours d’orgie musicale ininterrompue, des moments inoubliables de pur bonheur. Des œuvres du répertoire interprétées avec un immense talent et tant d’autres à découvrir absolument, quand si peu d’occasions s’offrent au mélomane exigeant.

À la frontière d’autres musiques, des œuvres au croisement des cultures sont programmées qui vont droit au cœur. Un avant goût de la musique arménienne, musique emblématique de la rencontre de l’Orient et de l’Occident, avec des compositeurs tels Komitas et Babadjanian qui ont su faire partager aux autres leur identité musicale et qui ne manqueront pas, assurément, d’interpeller et d’émouvoir les amoureux de la musique andalouse. Leurs oeuvres montrent combien la fusion des musiques, et par-delà elles, celle des cultures, loin d’être une innovation ou une mode, est vieille comme le monde. La musique sépharade, expression plurielle et toujours porteuse de nostalgie, nous vient cette fois du Nord de l’Europe avec un ensemble autrichien, preuve de plus pour démentir le « choc des cultures ».

Mais le point d’orgue de ces carrefours musicaux sera sans conteste le concert du Chœur des Trois Cultures né de la volonté et de l’engagement de la Fondation des Trois Cultures. L’ensemble choral de cette fondation, formé de voix de différentes nationalités et religions, chantera des œuvres en arabe, en hébreu et en latin. L’œuvre de Carl Orff, Carmina Burana, dont le succès ne se démentira pas de sitôt, donnée dans une version originale pour pianos et percussions, sera un moment fort de cette édition dans la magnifique Halle aux Grains d’Essaouira. Le Printemps des Alizés est fier d’offrir à son public, après le Requiem de Mozart, cette œuvre unanimement saluée dans le monde entier.

Aux jeunes revient cette année encore une place centrale dans ce Festival non seulement avec les chanteurs et les chanteuses du Chœur des Trois Cultures mais aussi grâce au « festival Jeunes talents » qui a fait verser bien des larmes de joie l’année passée. Des jeunes marocains et étrangers, après un séjour de travail à Rabat, se produisent à Essaouira pour le plus grand plaisir d’un public séduit par la générosité et la spontanéité de leur virtuosité. Dans ce contexte, le Printemps des Alizés organise chaque jour des master classes pour les jeunes présents dans la ville à l’occasion du festival, s’affirmant ainsi comme un moment privilégié de partage et d’échanges.

Certes ces échanges croisés ne sont que musique et chants. Mais cette musique et ces chants révèlent à cette occasion un visage du Maroc profond en clamant sa différence face à la barbarie, la réalité d’un Maroc paisible confluent de cultures, riche d’une diversité ayant façonné sa convivialité. Ils laissent entrevoir ce que peut être le Maroc de demain, une terre d’entente et d’accueil et de prospérité. Essaouira née et pétrie dans le partage est une cité de la diversité ; elle en est une des plateformes reconnues aujourd’hui de par le monde. À ce titre, elle joint sa voix à celles de tous les amoureux de la paix.

La présence d’un ensemble vocal de jeunes Palestiniennes au Printemps Musical des Alizés, grâce au concours de bonnes volontés soucieuses du dialogue, s’inscrit dans cet esprit. Elle souligne combien aucune paix n’est possible sans le rétablissement d’un peuple dans ses droits légitimes. Une telle présence montre à suffisance que la musique ne rapproche pas seulement des gens qui en sont férus, elle est aussi un instrument de dialogue qui facilite le contact et le dialogue entre des ennemis jurés. A ce titre les échanges du Printemps des alizés, comme d’autres à travers le monde, ont un rôle essentiel dans le monde violent et injuste d’aujourd’hui.

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