Il existe sur internet des plate-formes marketing destinées aux vignerons désireux de « s'attaquer » au commerce international. Elles mettent à disposition des informations précieuses pour mieux connaître le marché visé, mais doivent impérativement être accompagnées de conseils de spécialistes.
Qu’elles soient développées par le Crédit Agricole d'Aquitaine (Ca-vinexport.com), la Région Languedoc-Roussillon (Septimanie-Export.com), Ubifrance (Ubifrance.fr), ou le Moci (Base Export.com), toutes ces plates-formes sont basées sur le même principe : fournir des informations ou des services de trois types: « marché », « contacts commerciaux » ou informations « pratiques ».
Leur objectif est identique : faciliter les démarches pour l’exportateur. A ne pas être confondre avec les plates-formes dites « d’échanges », ou « places de marché », qui consistent à mettre en relation clients et fournisseurs (par exemple Wine4trade.fr, Global Wine & Spirits, Vinipack, Prowine, etc).
L'accès à ces informations ou services est plus ou moins gratuit en fonction des plates-formes, mais toutes ces bases demandent une inscription préalable. On y trouve alors une grande quantité d'informations, de la simple actualité concernant un pays, à l'étude de marché complète, mais payante. Base-Export.com du Moci propose par exemple, moyennant 305€ par an, un abonnement à 24 numéros de la revue et un accès à sa base de données contenant 200 pays. Pour chacun, 8 axes de recherche : une « enquête pays », une « approche marché », les adresses et coordonnées des missions économiques, la liste des salons professionnels, ainsi que des informations pratiques pour les déplacements professionnels, les documents d’expédition, et les pratiques de dédouanement et de paiements. Ubifrance et le Moci proposent également un site intitulé « Actualites.reglementaires.com ». Moyennant un abonnement annuel de 113€, il donne accès à toute « la réglementation officielle pour faciliter le dédouanement et l’acheminement de vos marchandises » au travers de 8 chapitres, l’ensemble étant indexé par pays, par produit.
La plus récente d'entres elles, « Ca-Vinexport.com », destinée aux viticulteurs bordelais, est composée par exemple de tableaux comparatifs sur les tendances de consommation par pays, de 2.000 pages sur la consommation, les réglementations et la production des 38 principaux marchés, de 2.000 études de marché en ligne, d’un comparateur de prix de plus de 600.000 références (pour savoir qui vend quoi et à quel prix), d’un service en ligne de création de fichiers d’importateurs, d’un système de veille personnalisée (pour suivre des marchés cibles), d’un outil automatique de recherche des flux (pour connaître les statistiques de ventes en volume et en valeur pour toutes les appellations), d’un moteur de recherche de salons, d’un calculateur automatique de prix rendus (pour projeter ses tarifs sur tel ou tel marché). Son accès est proposé à tous les viticulteurs de la région d’appellation Bordeaux moyennant un abonnement de 60€ par an. « Les premières souscriptions ont été enregistrées le jour même du lancement » signalent le responsable d’Export Entreprise, société qui a développé la plate-forme.
Un contact est nécessaire
Mais ces bases doivent généralement être complétées par un service, qui peut être facturé en plus (en général au temps passé). « Trente services en ligne sont aussi proposés pour approfondir sa connaissance des marchés et faciliter la prospection », précise le responsable d'Export Entreprise.
Pour les concepteurs, cet outil « met le marketing à la portée de tous les viticulteurs et leur permet d’adapter leurs offres aux réalités des marché ». Ludovic Remaury, qui a récemment démarré une société de négoce tournée vers l'export, utilise les services d’Ubifrance depuis le début. Il en est très satisfait, même si une inscription payante est nécessaire. « Pour aller au bout de la démarche, un contact est tout de même nécessaire avec des conseillers export », explique-t-il. Ceci afin de compléter les informations et de prendre conseil.
« Une fois que l’on a acheté l’étude de marché et le listing des importateurs du pays concerné, un gros travail de sélection commence. On épluche le fichier et on en sélectionne environ une cinquantaine. Un « e-mailing » leur est envoyé avec une relance systématique au bout de quelques jours si l’on n’a pas de nouvelles. Suite à ce courrier, nous procédons à un contact téléphonique puis un rendez-vous est programmé, soit dans le cadre d’une tournée, soit dans le cadre d’une mission individuelle ou collective, comme celles organisées par Ubifrance ou les missions économiques des pays » explique le négociant. En résumé, il faut être efficace. « Nous avons toujours eu de très bons résultats suite à ces opérations, et on ne se concurrence pas avec les autres viticulteurs car nous sommes au maximum deux représentants de chaque région lors de ces missions» argumente Ludovic Remaury.
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