La semaine dernière, plus de 10 000 participants se sont rassemblés à « Web 2.0 Expo » à San Francisco. L'intérêt des investisseurs pour les jeunes pousses d'Internet reste entier.
En novembre dernier, le salon « Web 2.0 Summit », rassemblé à San Francisco, avait connu un grand succès, en réunissant les entrepreneurs les plus influents et en étant contraint de refuser jusqu'à 5 000 participants. Tim O'Reilly, l'organisateur de l'événement, leur avait donné rendez-vous ces jours-ci à « Web 2.0 Expo », un autre salon. Cette manifestation qui vient d'avoir lieu à San Francisco, se voulait à la fois plus technique et plus grand public. Le père de l'expression Web 2.0 le décrit comme « un rassemblement de la renaissance d'Internet et de toute l'industrie informatique ». Elle fut l'occasion de vérifier que l'engouement des investisseurs et des entrepreneurs pour le Web 2.0 (des sites collaboratifs, s'appuyant sur le contenu généré par les internautes, sur leurs avis, etc.) ne se dément pas.
Web 2.0 Expo, ce furent quatre jours de conférences, de rencontres sur les stands des exposants et dans les couloirs, ainsi que la chance pour une demi-douzaine de jeunes sociétés de faire leurs débuts au « Launch Pad » (là où les jeunes pousses se présentent aux investisseurs). En novembre dernier, Jean-Noël Chamart était venu de Suisse pour présenter Venyo, son système de gestion de réputation en ligne . « C'était un peu prématuré, je n'avais même pas de démo. Mais le Launch Pad nous a donné de la crédibilité et aidé à trouver des investisseurs ».
Cette fois, l'entrepreneur cherche des partenaires, des sites communautaires qui voudront intégrer son service. « Il y a beaucoup de grosses sociétés qui sont venues se renseigner car elles sentent que quelque chose leur échappe et qu'il y a un filon à exploiter. En tout cas, l'euphorie continue », ajoute Jean-Noël Chamart.
Pas de bulle en vue
Scott Blomquist confirme. L'homme travaille pour Vidoop , une société sélectionnée pour le Launch Pad, et dont le système d'authentification permettra d'éliminer les mots de passe multiples. « Nous nous étions fixés de lancer Vidoop à la Web 2.0 Expo et nous avons été retenu parmi 240 candidats », explique-t-il fièrement. Pour cette société basée dans l'Oklahoma, la conférence est une occasion de se plonger dans une ambiance féconde.
Parmi les vétérans du Web 2.0 Summit on reconnaît aussi Tony Conrad, ancien capital-risqueur et fondateur de Sphere, un moteur de recherche de blogs . « Il y a de très bonnes idées en ce moment, c'est sûrement dû au fait que nous sommes tous des utilisateurs d'Internet depuis longtemps maintenant. En fait, ce sont souvent d'anciennes idées : créer des communautés et publier son contenu. Il faut simplement que nous fassions attention à ne pas être trop en avance sur les utilisateurs ».
Quant à une éventuelle nouvelle bulle Internet, Tony Conrad en repousse l'idée. « Cette fois, les choses ne sont pas aussi extrêmes et, ayant survécu au dernier désastre, les gens ont acquis des mécanismes pour ne pas se laisser emporter. » Il date la reprise des affaires et le réchauffement du climat financier aux rachats d'Oddpost par Yahoo! et de Blogger par Google entre le début 2003 et le milieu de l'année 2004.
« Entre 2000 et 2003, il n'y avait aucun intérêt pour les compagnies s'adressant au grand public », confirme David Hornik, partenaire dans la firme de capital-risque August Capital. « Mais aujourd'hui on sent qu'il y a des profits à réaliser et les investisseurs sont de nouveau intéressés. » Les coûts de lancement d'une start-up Web 2.0, relativement modestes, contribuent au phénomène. Un autre capital-risqueur, Josh Kopelman de la société First Round Capital, résume : « On peut se planter plus vite et pour moins cher ».
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