Déçu de la sincérité des réponses lors d’enquêtes de terrain, la marque du groupe SSL Healthcare a déployé un vaste dispositif de communication online. 20.000 internautes vont tester le dernier né de ses préservatifs.
Pas simple pour un fabricant de préservatifs d'obtenir des informations utiles sur ses produits. Le sujet est intime, laissant planer des doutes sur la fiabilité des informations recueillies par des enquêtes consommateurs, que ce soit en tête à tête ou en groupe. "Il est difficile d'obtenir de vraies informations sur le sujet, témoigne Emma Berger, directrice marketing de SSL Healthcare. Parler en détails de ses relations sexuelles n'est pas toujours socialement valorisant, et les gens sont souvent gênés. Mais Internet casse cette barrière car personne n'est en face de pour vous juger, c'est pour cela que nous avons eu l'idée de recruter des testeurs sur le Web pour réaliser une enquête 100 % en ligne".
Pour tester le média, SSL Healthcare, maison mère de Durex, a décidé de récolter les avis consommateurs des internautes sur son dernier produit, Pleasuremax. Le projet est ambitieux, Durex souhaite en effet recruter 20.000 testeurs. Et pour cela, la marque a besoin d'attirer vers elle au moins 35.000 personnes afin de pouvoir composer un échantillon représentatif de ses clients. Et en particulier les 18/25 ans, qui sont près de 60 % à utiliser des préservatifs et qui totalisent 50 % du marché.
Durex choisit de jouer la carte du viral avec un dispositif allant du 27 mars au 30 avril. La société commence par créer un site, Durextesteurs.fr, sur lequel les internautes peuvent s'enregistrer pour recevoir un préservatif gratuit et participer à l'enquête. En prime, Durex propose trois vidéos humoristiques, des e-cards, ainsi qu'un lien vers son site marchand, qui depuis le début de l'opération a quadruplé son audience et doublé ses ventes.
Pour le faire connaître, Durex a principalement axé son plan média sur des sites de rencontre pour jeunes, comme Spiceyou.com ou Meexup ainsi que des sites relayeurs de tendances, comme MySpace, Novaplanet.com et Technikart.com. Les formats choisis sont les bandeaux et/ou l'habillage de pages.
En outre, des hommes sandwich distribuant des affichettes promouvant le site ont écumés les campus et universités des 5 plus grandes villes étudiantes de France : Paris, Bordeaux, Lille, Toulouse et Lyon. Au total, 40.000 de ces affichettes pensées comme des coupons d'offres de services à découper, comme on en trouve chez des commerçants, ont été distribuées. Enfin, cinq panneaux d'affichage en 4X3 ont été disposés dans Paris.
A quelques jours de la fin de l'opération, Durex prévoit 150.000 connexions en un mois. Pour Emma Berger, l'objectif de ce dispositif est avant tout de connaître la perception du produit et les expériences produit de ses utilisateurs. "Cela nous coûte plus cher que si nous avions mis en place des enquêtes de consommation classiques. Mais nous pensons que les résultats seront plus fiables, ce qui sera bénéfique tant pour nos équipes techniques que marketing". Au total, plus de 60.000 personnes se sont inscrites, soit bien plus que n'en escomptait Durex, qui avait pourtant monté ce vaste dispositif en craignant de ne pas atteindre le quota qu'il s'était fixé.
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