Présidentielle 2007 - Google Maps, blog, présence sur SecondLife et YouTube, serveurs plus costauds… Le site bayrou.fr s’est redimensionné au rythme de la remontée du candidat de l'UDF dans les sondages. Explications de Raphaël d’Assignies, responsable de sa net-campagne.
Ces dernières semaines, la progression de François Bayrou dans les sondages a eu des incidences sur son site internet de campagne. Les équipes du candidat de l'UDF ont dû adapter le dispositif technique et humain pour faire face à une forte croissance de l'audience.
Le chef de projet de la net-campagne, Raphaël d'Assignies fait le point sur cette évolution pour ZDNet.fr.
ZDNet.fr - Avez-vous aussi senti un "effet Bayrou" sur la fréquentation du site de campagne?
R. d'Assignies - Clairement, oui. La fréquentation a été multipliée par deux en l'espace de six semaines: nous sommes passés d'une fourchette de 18.000 à 25.000 visiteurs uniques, à une fourchette de 35.000 à 40.000. Je dis "fourchette" car la fréquentation bouge en fonction de l'actualité que créé le candidat. En terme d'e-mails reçus, nous sommes passés de 500-600 jour, à 1200-1500 jour. Enfin, s'agissant des commentaires, nous avons grimpé de 200 à 400 quotidiennement.
Quelle en a été la conséquence directe?
Nous avons changé d'architecture serveurs. Nous en avions auparavant trois, dont un servait au load balancing (répartition de charge, Ndlr) avec un serveur de base de données. C'était des Core Duo, avec 4 Go de RAM. Désormais, nous avons deux serveurs frontaux avec 8 Go de Ram, et 1 boîtier dédié au load balancing. Pour le serveur de base de données, c'est 32 Go de RAM. Toute cette base est en RAM pour limiter les accès disque.
L'équipe responsable du site a-t-elle été redimensionnée au passage?
Oui. Nous sommes passés à cinq personnes pour traiter les e-mails reçus: une véritable petite équipe dédiée, ce qui est nécessaire, car nous répondons à tous les messages. En tout, le web réunit désormais dix-sept personnes; nous étions partis d'une dizaine... En fait, peu à peu, nous avons monté une véritable petite web agency en interne.
Quel est le surcoût financier?
Nous restons dans le budget initial que nous nous étions fixé (370.000 euros H.T, Ndlr). Le surcoût matériel lié aux serveurs s'ajoute bien en revanche, de l'ordre d'à peine 3% du budget initial, donc c'est tout à fait acceptable.
Avez-vous ajouté des nouvelles fonctionnalités au site? Je pense au site "e-soutien" affiché désormais en page d'accueil.
Nous avons ajouté en effet déjà une Google Maps, une carte interactive pour repérer nos responsables terrain. Elle est très poussée, avec une fonction de zoom fine. C'est aussi, en effet, un site spécifique de soutien; en fait un blog collaboratif, organisé par thématiques, par régions, par trousses à outils... Il est très utilisé, avec 10.000 inscrits. Nous mobilisons dessus, en gestion, deux personnes à plein temps.
Vous l'avez développé sur la même technologie?
Non, il a été développé par une autre équipe, qui a travaillé sur Drupal, une plate-forme de gestion de contenu en PHP. Cette solution permet de rajouter beaucoup de modules, comme "Civic" pour gérer le groupware. C'est un outil hybride, qui convient à n'importe quelle gestion de projets, associatifs par exemple, pas seulement à celle d'un parti politique en campagne.
Sert-il une certaine approche collaborative?
Tout à fait. La présence UDF sur SecondLife a, par exemple, été créée grâce au site e-soutien, qui fait office de réseau social en ligne. Ainsi, l'espace SecondLife a été créé par une certaine Margaux à Paris, rejointe par quelqu'un de Nice, puis par d'autres personnes. Rapidement, l'espace a compris une quarantaine de participants, qu'il a fallu gérer. Mais bon, si tous ces outils motivent certains, essentiellement les plus jeunes, ils en décontenancent d'autres, des profils au-dessus de la cinquantaine. Nous le savons très bien de par notre support, qui nous remonte surtout des problèmes de prise en main, sur les interfaces. Nous améliorons donc le site au fil de l'eau et de nos possibilités, à la fois en temps et en argent.
À propos de ce faux site "programme-bayrou.fr" (1) que pouvez-vous dire?
Vous savez, cela fait partie des coups fourrés d'une campagne... Nous savons très bien de qui il s'agit, même si nous ne le dirons pas publiquement. En tout cas, Thieulin, du PS, s'est inscrit en faux et a protesté contre ce genre de pratiques (silence volontaire... Ndlr). Et puis, pour la majorité des gens qui tombent sur cela et nous en parlent, ils pensent réellement qu'il s'agit d'une page d'erreur de leur navigateur, ne lisent pas le texte d'accompagnement et ne cherchent donc pas plus loin.
Vos sites subissent-ils par ailleurs de plus fortes attaques de sécurité?
Pas en termes d'attaques virales ou d'agressions pures. Mais nous subissons un gros tir de barrage au niveau des commentaires, qui sont nettoyables, émanant principalement de lobbies plutôt que de gens mal intentionnés et de camps adverses. Mais notre solution basée sur l'open source est très bien dimensionnée pour la partie sécurisation. Nous nous protégeons déjà pas mal et avons des solutions pour chaque souci, comme un captcha-code par exemple, très efficace.
D'autres nouveautés vont-elles s'ajouter pour la dernière ligne droite avant le 22 avril?
Oui, et je ne peux pas vous parler de toutes! Nous avons en revanche déjà ouvert une chaîne dédiée sur YouTube, qui s'est rapidement placée dans les 60 chaînes les plus visitées au monde (2) !
(1) Cette fausse adresse remonte dans Google et Yahoo en haut des résultats, quand on tape "programme bayrou" en critères de recherche. Avec un texte ironique sous le titre "Programme introuvable et/ou incohérent". Elle est attribuée à des jeunes sympathisants de gauche anonymes selon diverses sources.
(2) Il compte à ce jour 65 inscrits et 86 vidéos publiées
Aricle paru sur le ZDNet.fr
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